Après avoir étudié les mathématiques à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm (Paris), Mark Andre se consacre à la composition. Il entre au CNSM de Paris dans les classes de Claude Baliff et Gérard Grisey puis il part en Allemagne où il est l’élève de Helmut Lachenmann à la Hochschule für Musik de Stuttgart. Les masterclasses de la Fondation Royaumont sont ensuite pour lui l’occasion de travailler avec Brian Ferneyhough da,s mes Masterclasses de la Fondation Royaumont. 

Parallèlement, il achève des études de musicologie à l’École normale supérieure de Paris et au Centre d’études supérieures de la Renaissance à Tours, avec une thèse sur l’Ars Subtilior. Le syntagme désigne une évolution de l’ars nova apparue à la mort de Guillaume de Machaut (1377) qui se caractérise par une complexification des paramètres rythmiques et polyphoniques. Mark Andre en fait le fondement de sa propre réflexion esthétique.  De 1997 à 2013, il enseigne le contrepoint et l’orchestration à Strasbourg et à Francfort. Il devient résident du Südwestfunk de Baden-Baden et chef permanent de l’Ensemble Zementwerk de Stuttgart. Il enseigne aujourd’hui la composition à Dresde ainsi qu’à l’académie d’été de Darmstadt. 

Compositeur en résidence à l’Akademie Schloss Solitude de Stuttgart en 19964, il reçoit, la même année, le prix Kranichsteiner de l’Internationalen Ferienkurse für Neue Musik de Darmstadt. En 1996, il étudie la musique électronique avec André Richard dans le cadre d’une résidence à la Heinrich-Strobel-Stiftung des SWR, Fribourg, et gagne un prix international à Stuttgart pour Le trou noir univers, pour orchestre, solistes et électronique (1992-1993). 

De 1998 à 2000, Mark Andre est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, avant de recevoir, en 2001, le Prix international de composition de l’Opéra de Francfort pour …das O…, première partie de …22,13…, créée par l’Ensemble Modern de Francfort, sous la direction de Johannes Debus, puis, en 2002, le Förderpreis de la Fondation Ernst-von-Siemens. 

L’année 2004 marque la création de …22,13…, Musiktheater-Passion (1999-2004), composé pour la Biennale de Munich et le Staatstheater de Mayence. L’œuvre est créée le 20 mai 2004 dans une mise en scène de Georges Delnon (directeur de l’Opéra de Hambourg), sous la direction musicale de Peter Hirsch. D’autres représentations suivent, à Munich, à Mayence et à l’Opéra de Paris-Bastille (Festival d’automne à Paris).

Mark Andre est invité à rejoindre le programme artistique du DAAD, à Berlin, en 2005. Les marques de reconnaissance se multiplient : 2006, Prix de composition de la Fondation Kaske ;  2007, Prix Giga-Hertz de la production de musique électronique (Karlsruhe) et Prix d’orchestre du Festival de Donaueschingen, pour …auf…, créé par l’Orchestre symphonique du SWR, Baden-Baden et Freiburg, sous la direction de Sylvain Cambreling ; 2008, Förderpreis de l’Académie des arts de Berlin ;  2012, Prix de composition de la Fondation Baum. 

La première du cycle …auf… est créée à la Philharmonie de Berlin le 28 mars 2009. La même année, Mark Andre devient professeur de composition à la Hochschule für Musik de Dresde et membre de l’Académie des arts de Berlin. L’année suivante, il est membre de l’Académie des arts de Saxe avant de devenir membre honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Bavière (2012).

En 2012, il est compositeur en résidence à Salzburg (Mozartwoche), puis, en 2012-2013, fellow du Wissenschaftskolleg de Berlin aux côtés d’Aldfred Brendel. Son « opéra en quatre situations » wunderzaichen (2011-2013), sur un livret du compositeur et de Patrick Hahn, est créé au Staatsoper de Stuttgart, le 2 mars 2014 (mise en scène de Jossi Wieler et Sergio Morabito ; direction de Sylvain Cambreling).

Son monumental chef-d’œuvre, rwḥ 1-4, pour 6 chœurs, orchestre et dispositif électronique vient d’être créé le 15 mai 2022 à la Kuppelsaal de Hanovre par l’Ensemble Modern de Francfort sous la direction d’Ingo Metzmacher et repris le 27 mai à l’Elbphilharmonie de Hambourg. Dans cette œuvre, comme ce fut le cas pour üg en 2008, il travaille avec des échogrammes, des sons à peine audibles modifiés à l’aide de techniques électroniques en direct et mélangés aux sons produits acoustiquement.

Nommé Chevalier des arts et des lettres par le ministère de la Culture en 2011, Mark Andre vit à Berlin.