Stephanos Thomopoulos
Stephanos Thomopoulos est un pianiste grec qui vit en France et enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional de Nice. Il se définit lui-même comme un expérimentateur du piano. Bien sûr, il a ses compositeurs de prédilection – Beethoven, Liszt, Ravel, Bartok –, mais il n’hésite pas à s’embarquer dans des aventures artistiques inouïes du moment qu’elles donnent naissance à des expériences hybrides. Son goût pour l’enseignement et la familiarité qu’il a acquise avec l’œuvre pour piano de Iannis Xenakis le conduisent aujourd’hui à poser une question originale : faut-il enseigner ce qui est injouable ?
Il étudie au Conservatoire national de Thessalonique (Grèce), à la Musikhochschule de Cologne (Allemagne), puis avec Jacques Rouvier et Marie-Françoise Bucquet au CNSM de Paris, et avec Hakon Austbo au Conservatoire d’Amsterdam. Il se perfectionne pendant deux ans auprès d’Aldo Ciccolini. Il est lauréat de concours internationaux et sélectionné par les fondations Blüthner, Yamaha et Kempff.
Stephanos Thomopoulos se produit à la Philharmonie de Paris, à l’Ircam, à la salle Gaveau, au Musée d’Orsay, au Louvre, mais il joue également au Concertgebouw d’Amsterdam, à l’opéra Garnier de Monaco, à l’Alti Hall de Kyoto, à l’Opéra National d’Athènes et dans ce lieu mythique qu’est le Théâtre Antique d’Epidaure. Il est régulièrement invité à jouer avec les orchestres nationaux de Belgrade, Odessa, Chypre, l’Orchestre de Chambre Néerlandais, l’Orchestre de l’Opéra du Caire et tous les grands orchestres grecs.
mais ce qu’il apprécie par-dessus tout, c’est la compagnie des compositeurs. Il a cré des œuvres de Gérard Pesson, Marc Monnet, Giorgos Koumendakis, Francesco Filidei, Alessio Silvestrin. Il a enregistré 9 disques, dont l’intégrale de l’œuvre de Iannis Xenakis dont il a préfacé la nouvelle parution aux éditions Salabert, et qui lui vaut son invitation au festival Haizebegi.
Stephanos Thomopoulos voit Iannis Xenakis comme “étranger partout. En Grèce, en France. Chez les architectes, chez les musiciens. Vouloir constamment montrer qu’on peut faire les choses autrement. Ouvrir des portes hermétiquement fermées. La musique de Xenakis peut paraître cruelle, sauvage, brutale. Mais, y a-t-il naissance sans bouleversement ? Sans douleur ? Sans lutte ?” De Herma (lien, fondation ou embryon) à Mists (Brumes) en passant par Evryali (une des Gorgones), c’est toute la force de la mythologie xenakienne et la puissance de sa composition à partir de modèles mathématiques qui explosent à nos oreilles.