Jeudi 3 octobre 2024 — Soirée d’ouverture * Une fresque réalisée par de jeunes réfugiés sous la direction de l’artiste syrien Omar Ibrahim * Une conférence éclairante * Un concert poignant.
La fresque
La Convention de Genève relative au Statut des Réfugiés célébrée par une fresque réalisée par des réfugiés mineurs
L’artiste plasticien Omar Ibrahim présente la fresque célébrant la Convention de Genève relative au Statut des Réfugiés. Elle a été réalisée par de jeunes hommes qu’accueille l’institut Don Bosco de Bayonne. Mineurs ayant fui leurs pays, pour la plupart d’Afrique de l’Ouest, ils se sont entièrement investis durant deux semaines au mois d’août afin de réaliser cette œuvre, sous la direction de l’artiste. Ce travail a nourri leur soif de se construire leur propre personnalité. Chacun d’eux a pu calligraphier en français un des articles de la convention à l’intérieur de chaque figure géométrique de couleur constituant la mosaïque de la fresque. « Beaucoup d’entre eux se sont découverts à travers cet acte artistique, » témoigne Omar Ibrahim.
« Mon expérience est celle d’un artiste syrien et d’un homme qui vit en exil comme beaucoup de ses compatriotes. Cette expérience, qui a eu ses avantages et ses inconvénients, affecte mon travail d’artiste. Je ne peux pas, en effet, échapper à la politique et à la tragédie humanitaire qu’elle provoque. Je ne peux échapper à ce qui se passe autour de moi, dans le monde, comme en Syrie, pays pour lequel j’éprouve de la nostalgie. »
« Si la politique définit nos vies, la nostalgie définit la façon dont je travaille. Elle m’a conduit à revenir aux éléments de ma mémoire et à envisager l’avenir à travers eux. De cette façon, ma pratique artistique me permet de regarder plus en profondeur mes souvenirs, ma maison et mon pays. La partie positive de cet exil est la capacité de poursuivre mon parcours artistique ici, en France, et de rencontrer les expériences d’autres artistes que je n’avais vues qu’au travers des livres quand j’étais en Syrie. »
« Mon travail artistique consiste à guérir la douleur en moi qui a grandi ces dernières années en
phase avec celle vécue par mon peuple pendant près de neuf ans, et la douleur de beaucoup à travers le monde qui se battent pour leurs rêves et leur droit à la liberté et à la démocratie. »
« Travailler sur ma culture est ainsi devenu un acte de vie et de résistance. Un tel travail exerce une profonde influence sur notre désir de survivre après tout ce que nous avons déjà vu et traversé. »
Lire la suite du témoignage de Omar Ibrahim dans la revue Hommes & Migrations
Voir le portrait vidéo de Omar Ibrahim
Hommage à Luigi Nono
À l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur italien, le timbre chatoyant de la soprano Valérie Philippin illumine pour la première fois en public La Frabbrica Illuminata, dans l’univers des sons spatialisés du maître : chants, cris, chœurs et rumeurs d’usines couchés à l’origine sur bandes magnétiques.
Valérie Philippin
« Un jour tu entends une voix à la radio, qui fait des trucs incroyables. Elle parle, elle chante, elle parl’chante et chant’parle, elle chantonne, elle s’esclaffe, elle enchante, elle lyrique à fond, elle jazz dans les graves et Rossinise dans les aigus, elle glousse et vocalise jusqu’aux nues, et se raucise et se colorise illimitée, se classicise le barrocco dans le plain chant, savante, populeuse, se grille à tous les lampions, trop près de la lumière, trop loin dans les profondeurs, trop haut à s’envoyer en l’air. Jouissance et perte, prise de risque totale, à arpenter le temps libre, ultra virtuose fulgurante, unie à ses contrastes, lâchée dans tous les champs de l’inconscience électrique sauvage, paisible sensuelle et lumineuse intelligente. Et là tu te dis : ah, voilà, c’est ça. C’est exactement ça que je veux faire. »
Consulter le site web de Valérie Philippin
• Conférence — Luigi Nono et La Fabbrica Illuminata : un compositeur dans son siècle
Laurent Feynerou brosse le portrait d’un artiste engagé tant dans son œuvre musicale que dans la volonté de mettre en pratique l’idée qu’il s’est forgé du véritable communisme.
Laurent Feynerou
Profile et publications
Son ouvrage Luigi Nono Fragmente-Stille, an Diotima, publié aux éditions Contrechamps, a été sélectionné pour le Prix du Livre France Musique-Claude Samuel 2022.
Lire l’article que lui consacre le site de France Musique